(Eh oui, au XVIIème siècle encore, on utilisait les verbes festier, festiner.)
Mais pourquoi un festival ? Pour sortir de la caverne où nous ne faisons que vivre, pour chanter, danser, être ensemble. Le festival est une sorte de veillée moderne, un moment de convivialité autour de l’art. Se rencontrer, pour rompre l’immobilisme, pour partager des moments de grâce, pour vivre ensemble tout simplement ! Partout où il y a de l’humain, il y a de la musique. Nous avons besoin de l’art pour transformer le monde et à travers l’art nos sens sont sollicités et cette émotion fait que nous nous ressentons vivants.
Pourquoi le Cantal et l’Aveyron ? Pour ne pas vivre l’art seulement dans les grandes villes, ni dans des lieux spécialement conçus pour lui. Nous souhaitons faire venir dans nos campagnes des artistes internationaux qui peuvent contribuer à mettre en valeur tout un patrimoine. Cette terre aux vallées verdoyantes, aux vastes plateaux volcaniques, aux paysages éclairés d’une lumière si transparente répond aux chefs-d’œuvre de toutes les époques. Qui dit art dit espace de liberté, d’authenticité comme ces paysages purs à perte de vue. Nature et Musique se répondent harmonieusement.
Le festival Hirondelle est né en 2016. Un désir impérieux pour Michel Couillaud dans un élan commun avec Joëlle Martinez, les deux fondateurs, de faire vibrer les murs du château de Lescure. Encore une fois, présence de la pierre… avec ses mémoires… Lescure, avec sa tour du 11ème siècle, telle un bijou dans son écrin de verdure au creux de la vallée de Brezons, ouvre ses portes chaque été à des artistes de tous horizons qui vont vivre une expérience profonde aux côtés du public. Le festival commence et c’est une histoire qui se raconte.
Chaque année, les co-directrices artistiques, Yuko Hara et Joëlle Martinez, choisissent un thème et s’immergent dans un champ infini de possibilités artistiques jusqu’à saisir le fil rouge qui, en se déroulant, va dessiner un parcours musical unique. C’est tour à tour des musiques qui ont traversé les siècles, des commandes du festival, des improvisations, de la danse, de la poésie où musiciens internationaux et artistes locaux vont partager la scène. Ce voyage n’hésite pas à emprunter des chemins méconnus (la musique est aussi provocatrice !), et le public fidèle, impatient, curieux reçoit cela sans crainte, le cœur ouvert.
Chaque chapitre s’ouvre sur un nouveau décor : une église romane ou une grange du XIXè non loin de la rivière Hirondelle qui sépare le Cantal de l’Aveyron ; et le chapitre achevé, les auditeurs et les artistes se réunissent sous un frêne ou un tilleul et poursuivent la fête autour de mets des producteurs locaux ; une manière de prolonger ces moments de circulation de joie… présent vibrant.
– Joëlle Martinez & Yuko Hara